Quitter Paris pour une vie à l’Océan.

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Mathias, 45 ans, Parisien pendant 19 ans, nous parle de sa reconversion, motivée par l’envie de vraiment réussir sa vie ! Il a quitté une carrière florissante dans les médias pour une existence qui est en phase avec ses valeurs d’aujourd’hui : la simplicité et le temps de vivre.

Disnous ce que tu voulais faire comme métier quand tu étais petit.  

Petit, je voulais surtout rester dans ma ville natale à côté de la Rochelle , avec ma famille, les copains d’enfance et la mer ! J’ai à un moment hésité entre la profession d’avocat et une carrière d’officier, j’ai fini par faire des études de droit pour devenir avocat. 

Finalement tu es devenu… 

Parisien et commercial dans un grand groupe de radios nationales après avoir fait de longues études de droit.  Je dois ma carrière au hasard des rencontres et à mon niveau d’études qui, à l’époque, avait de la valeur. Bien sûr, à chaque opportunité, j’ai fait mes preuves ! Le milieu des médias fonctionne comme ça : à l’ambition et aux objectifs… Je me souviens que tout est allé assez vite. J’ai passé un entretien et le lendemain je débutais dans le service publicité de la radio. C’est un domaine que je ne connaissais pas. Pour moi, le commerce de la publicité se résumait à faire du porte à porte jusqu’à ce que je découvre mon nouveau job ! Il fut le premier de toute une série. J’ai eu des postes d’encadrement puis de direction commerciale, et enfin de direction exécutive. J’ai ensuite rejoint le club de rugby professionnel de Paris en tant que Directeur Général ou j’ai vraiment vécu mes 5 meilleurs années avant de revenir dans les médias notamment en télévision pour un poste de Directeur Général Adjoint d’une chaine de la TNT. Ma carrière allait très bien, de promotion en promotion. J’ai toujours eu de très bon managers et patrons.. 

Une carrière dont tu n’as plus voulu…quel a été le déclic ?

Des problèmes de santé ont pointé leur nez. Je n’étais pas en forme, j’avais des migraines et des douleurs lombaires horribles. Les médecins ne trouvaient pas les origines de mes maux. En réalité, je commençais à faire un burn-out sans m’en rendre compte le tout additionné à des douleurs lombaires chroniques, je me dirigeais tout droit vers une sorte de dépression. Parallèlement, mon père a connu des ennuis de santé et j’ai senti le besoin de me rapprocher de lui et des miens. Il m’a dit une phrase qui a été un électrochoc « tu as réussi dans ta vie, je suis fier de toi, mais penses bien à réussir TA vie ? ». Là j’ai pris une claque. J’ai su très rapidement que ma vie ne me correspondait plus. Trop matérialiste, trop superficielle, trop de travail, pas assez de loisirs, un train de vie ahurissant qui ne veut pas dire grand-chose, du stress, du stress …. Mon quotidien ne me satisfaisait plus du tout alors que ma vie personnelle était solide, bien heureusement.

Tu as une famille, elle t’a soutenu dans ton choix ?

Ce genre de choix, à savoir le changement de vie, ne peut s’effectuer qu’avec le soutien de tes proches. Ma femme a été d’accord dès le départ ! Je dirais même qu’elle m’a « sauvée !». J’ai 4 enfants que je ne voyais pas assez avec ce train de vie .. Elle m’a fait prendre conscience que j’existais avant ce travail, que je continuerai à exister après. Elle était déjà convaincue que nous aurions une meilleure vie que celle que nous avions sur Paris. Tout ça m’a donné des ailes pour foncer !

Justement comment s’est passée ta reconversion et combien de temps as-tu pris ?

Il y a 3 ans c’est à dire à 42 ans, je suis allé voir mon patron et je lui ai dit que je voulais partir. Il pensait que je souhaitais changer d’entreprise !!…mais non je voulais juste partir, loin de Paris, loin de mon job. Il a finalement très bien compris et il a fait preuve d’une grande humanité à mon égard. Beaucoup de gens n’ont pas saisi étant donné que je faisais partie d’un milieu extrêmement privilégié. La première année, j’ai déménagé avec ma famille à côté de La Rochelle, dans ma petite ville natale. Je me suis posé et j’ai retapé ma maison. La deuxième année, j’ai essayé de reprendre une activité en apportant mon aide à des entreprises de communication locale, mais très vite cela est devenu impossible. Mon logiciel n’était plus compatible. Et la troisième année, c’est à dire en novembre 2016, j’ai enfin eu mon idée de reconversion dans l’immobilier. J’ai donc ouvert mon agence en janvier 2017 dans le cœur historique de la ville. Pour l’instant tout va bien, même si être chef d’entreprise et voler de ses propres ailes est très différent du statut de salarié que j’étais.

Tu as changé de train de vie. Cela a-t-il été difficile ?

Au début, il a fallu se « déparisianniser ». J’avais déjà eu la réussite matérielle et tout ce qui va avec : les voyages, les voitures, les gadgets, les fringues, les mondanités. J’en ai vu les limites. Et en arrivant en province, mon but n’était pas d’augmenter mon niveau de vie. Au début, avec ma femme on tâtonnait car on avait encore quelques habitudes de consommation que nous avons finies par abandonner. Aujourd’hui, je gagne 3 fois moins qu’avant, je m’habille simplement j’ai une voiture qui a 200 000 km et tout le monde s’en fout ! Quand gagner de l’argent à tout prix n’est plus une priorité, on change de logiciel. On s’intéresse BEAUCOUP plus à la valeur des choses, qu’au prix des choses ! 

Aller faire du surf dans l’océan le matin avec mon fils par exemple et voir la journée se lever sur l’océan est plus riche en émotion que beaucoup des choses que j’avais vécues auparavant et qui pouvaient sembler extravagantes ou exceptionnelles. Croiser mes parents au marché, rentrer de l’école en vélo… les choses simples prennent une autre dimension.

Tu es assez dur avec ton passé. Quel est ton regard sur ce dernier ?

Il y avait du stress, du turn- over, il fallait toujours garder un œil sur les challengers à votre poste. J’ai très vite tourné la page de mon passé, de mon réseau pour ne garder que quelques amis réels. En revanche, je ne renie rien et j’en tire du positif : l’expérience des dossiers gérés, des rencontres magnifiques et enrichissantes qui vous portent toute une vie, des souvenirs qui font partie de ma construction personnelle. Dans mon agence aujourd’hui je garde quelques souvenirs (décoration photos etc..) qui donnent l’occasion, de temps en temps, de lancer une discussion avec des clients. C’est une part de rêve pour les uns qui pour moi est une réalité enterrée.

Un conseil pour les gens qui veulent faire comme toi ?

En premier lieu, il faut savoir pourquoi on part. On ne s’en va pas comme ça ! Pour bien se préparer, il faut prévoir un budget et travailler sur une sorte de business plan personnel, c’est indispensable. C’est très terre à terre. Mais sans argent, c’est compliqué de changer de vie avec sa famille. Il ne faut pas avoir peur du changement car en fait face à une réalité différente on s’acclimate plutôt facilement. On se découvre même capable de faire des choses qu’on ignorait car elles font appel à des ressources personnelles que l’on n’avait pas à exploiter. Le plus important est d’être en phase avec ses valeurs.

Que fais-tu de tes journées en tant que patron d’une agence immobilière ?

Le matin, j’ouvre l’agence à 9H après avoir déposé mes enfants à l’école, je réponds au téléphone, je fais de la prospection par téléphone, parfois je sors pour faire un peu de porte à porte. C’est sympa car sans pression. A 12H15 je vais à la salle de sport où je retrouve mon épouse. Je déjeune chez moi ou parfois sur le pouce. L’après-midi je fais des visites, je rédige des actes, je reçois des clients etc. Mes enfants sortent du collège et passent me voir à l’agence qui est à 100 mètre. Ils rentrent en bus et moi je rentre vers 19H.

Qu’est ce que tu préfères dans ton métier ?

L’autonomie et le fait de n’avoir aucun collaborateur à manager. De n’avoir aucune pression extérieure.

Ton prochain métier ?

Pourquoi pas m’impliquer dans la vie municipale.

Un phrase choc pour la fin ?

« Si tu n’es pas exigeant tu es vite satisfait ! » et « Le plus grand échec est de n’avoir le courage d’oser ! »[sharify]

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