Difficultés à recruter dans certains métiers… Est-ce vraiment une fatalité ?

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Qu’on les appelle « métiers en tension », « profils pénuriques », ou encore « métiers qui peinent à recruter »… Le fait est avéré : en dépit d’un nombre de demandeurs d’emplois qui explose, des catégories de postes, de plus en plus nombreuses, ne parviennent pas à être pourvues. Le désintérêt pour certains métiers est parfois dû à des causes structurelles : manque de formation, pénibilité, région peu attractive, bas salaires… Mais d’autres ne trouvent pas preneurs, tout simplement parce qu’ils ne sont pas connus ou souffrent d’a apriori.

Dans tous les cas, réduire l’écart entre le nombre de demandeurs d’emploi et le nombre de postes vacants est un enjeu majeur pour bien des pays. Voyons comment la France s’attèle au problème…

Lire aussi : Difficultés à recruter : trouver la perle rare en interne

 

Les causes structurelles de désintérêt qui frappent certains métiers

 

Être soudeur chaudronnier ou électromécanicien ne fait plus rêver ; et pourtant ; de multiples entreprises en cherchent désespérément. Elles offrent des contrats en CDI et une rémunération parfois très attractive ! C’est un exemple parmi beaucoup d’autres, de ces métiers dit « en tension » ; où l’offre est bien supérieure à la demande, en dépit de chiffres de chômage qui ne cessent de croitre…Et si le nombre d’emplois non pourvus est un sujet qui fait débat depuis quelques années, Pôle Emploi estime qu’il y a en moyenne entre 150 à 250.000 offres d’emploi qui, chaque année, ne trouvent pas preneur.

 Les raisons ? Elles peuvent être multiples :

  • Des métiers jugés pas assez « sexy » ou trop pénibles, tel que notre poste de soudeur chaudronnier, ou, plus généralement tous les métiers de la métallurgie, du transport, etc.
  • La rémunération trop faible est aussi un grief récurrent, qui pénalise de nombreux secteurs. Exemple criant : celui du service à la personne…
  • La mobilité géographique reste également un écueil majeur. L’Office français des conjonctures économiques (OFCE) souligne ainsi que les emplois proposés dans les zones où les travailleurs n’ont pas les moyens de se loger ou qui sont désertés par les services publics souffrent d’un manque d’attractivité qui perdurera tant que les politiques de logement ou de transport n’auront pas été réglées en amont…

Alors que bon nombre de ces métiers recrutent de manière massive, trouver preneur est un véritable défi !

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Donner envie, rassurer…

Ici l’enjeu est de lever les a priori et de rassurer pour donner envie de s’engager dans ces métiers peu attractifs mais qui recrutent à grande échelle. Pour y parvenir la mise en place de campagnes de promotion de ces métiers va être décisive.

GEFCO s’est récemment mobilisé pour promouvoir les métiers du transport et de la logistique sur la plateforme VisioMétiers. Leurs collaborateurs y font découvrir leur quotidien à des personnes en reconversion lors de visioconférence. De cette manière, leurs équipes partagent la passion de leur métier et contribuent à en diffuser une image positive. Un bon moyen de valoriser leur profession et de lever les a priori. De quoi rassurer les personnes hésitantes !

Le problème est jugé tellement préoccupant que les pouvoirs publics s’en sont emparés. En octobre 2020, le ministère du Travail adressait ainsi aux partenaires sociaux, une liste de 75 métiers en tension, en vue d’un travail conjoint d’analyse et d’élaboration de plans d’action. Par ailleurs, depuis plusieurs années, l’Etat encourage les collectivités publiques à innover, à rendre leurs régions les plus attrayantes possibles, pour attirer de la main d’œuvre. Des initiatives émergent aussi pour les secteurs qui sont particulièrement stratégiques, comme celui de la santé. Le « Contrat d’engagement de service public » (CESP), offre, par exemple, aux étudiants en médecine qui projettent de s’installer dans un « désert médical », une aide financière de 1 200 € bruts par mois durant leurs études. 

Notons également qu’après la suppression du numérus clausus en médecine générale, l’Etat s’intéresse aux spécialistes. C’est ainsi que commence à être évoquée la fin des quotas dans l’orthophonie, profession pénurique s’il en est ! 

Lire aussi : Les métiers qui peinent à recruter

 

Métiers méconnus : comment les faire découvrir et donner envie ?

 

Les métiers qui peinent à recruter ne souffrent pas tous de l’une des causes précédemment évoquées.  Il existe aussi des catégories de métiers méconnus ou qui sont dits « émergents », tels que ceux appartenant par exemple, aux écosystèmes de l’écologie ou du numérique. Ces métiers qui, eux aussi connaissent des pénuries de candidats, sont plutôt victimes soit de déficits de formation, soit de craintes liées à leur méconnaissance.

A lire aussi : la méconnaissance des métiers, un frein à la mobilité professionnelle

Or, pour ces métiers qui peinent à recruter des solutions existent aussi …

Notons par exemple, en termes de formation, l’initiative d’Adecco qui a déployé un dispositif de « CDI apprenant » afin de soutenir certains de ces métiers. De la même manière, le groupe PROMAN (réseau d’agences intérimaires) a lancé en juin dernier une formule du même type appelée « FLEXEO. Leur objectif commun : former les collaborateurs à des métiers pour lequel il existe des besoins de recrutement tout en leur garantissant une sécurité d’emploi.

Les entreprises disposent également de différents moyens d’offrir une vitrine à des métiers qui peinent à recruter : diffusion de webinars, participation vidéo-métiers..

Certaines entreprises font le choix de mettre en place des programmes ambassadeur, notamment pour mettre en avant leurs métiers lors de forums professionnels ou encore en intervenant dans des écoles. La plateforme VisioMétiers permet par exemple aux entreprises d’inscrire des ambassadeurs métiers pour dialoguer en visioconférence avec de personnes en reconversion qui sont intéressés par leur métier.

Autre solution pour démystifier un métier nouveau : le faire tester. Si l’idée est pleine de bons sens, elle est parfois difficile à mettre en œuvre pour les entreprises.

Pourtant, il existe une palette de solutions proposées aux RH par TestUnMétier. Le principe est tout simple : faire converger des entreprises qui veulent faire connaitre leurs métiers, avec des candidats qui souhaitent changer de branche, que ce soit à l’interne ou à l’externe.

 

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