Episode 3 : Les métiers de demain
Pensez à lire l’épisode 1 : Les métiers qui disparaissent et l’épisode 2 : Les métiers qui peinent à recruter si vous ne les avez pas lus !
Les cycles d’évolution et d’innovation ne cessent de nous surprendre et favorisent à la création des métiers de demain. Si nous faisons un saut en arrière de 10 ans, nous réalisons que personne n’imaginait, à cette époque, exercer des rôles tels que Social Media Manager ou UX designer. Pourtant, ces postes sont devenus essentiels sur le marché aujourd’hui. A quoi ressembleront alors les métiers de nos enfants dans 10, 20, 30 ans ? Lors de sa réunion annuelle, le Forum économique mondial de Davos a réuni des dizaines de chercheurs pour discuter et débattre de ce nouveau monde du travail qui éclot. Un chiffre a été mis en avant : 65% des enfants qui vont aujourd’hui à l’école exerceront un métier qui n’existe pas encore. Selon une étude récente de la firme américaine Cognizant Technology Solutions Corp., relayée par le Wall Street Journal, l’Intelligence Artificielle à elle seule pourrait créer 21 millions d’emplois dans les prochaines années.
Le développement durable et l’Intelligence Artificielle, cœurs de métier
S’il est délicieux de laisser parler sa créativité et d’imaginer ce à quoi ressemblera le monde du travail dans 50 ans, le premier réflexe est d’imaginer comment nous répondrons aux enjeux actuels majeurs (dont l’ampleur sera manifestement décuplée dans vingt ans). Ces enjeux ? La préservation de notre planète et des générations futures, tant et aussi bien que le développement d’une technologie aux allures de science-fiction.
Tentons de dresser un portrait-robot de ces métiers du futur. Nombreux sont ceux, d’ailleurs, qui se sont prêté à l’exercice. Céline Deluzarche pour Maddyness et Lucas Mediavilla pour Les Echos Start ont chacun construit leur liste des métiers d’avenir et le résultat, s’il paraît parfois original, nous donne un bel aperçu de ce à quoi le monde du travail de demain ressemblera.
Parmi eux, nous pouvons citer le fermier high-tech qui sera à la charge d’une ferme entièrement automatisée (comme celle qui s’apprête à ouvrir au Japon). Reconverti en machiniste, sa mission sera de surveiller les paramètres d’approvisionnement en eau ou encore d’éclairage du terrain. Dans le futur, écrire les dialogues des chatbots sera également un métier à temps plein et la Silicon Valley réfléchit même à la possibilité de faire appel à des comédiens ou des poètes pour écrire des répliques « élégantes et pleines d’esprit ».
Au sein de votre entreprise, vous ferez peut-être appel, dans le futur, à un philosophe d’entreprise en free-lance qui vous aidera à redonner du sens à vos métiers, à développer la responsabilité sociétale de l’entreprise et à stimuler la créativité et l’esprit d’équipe des collaborateurs.
Par ailleurs, 68% de la population mondiale vivra en ville en 2050 selon l’ONU, contre 55% aujourd’hui. Le taux de pollution ayant puissamment augmenté dans les mégalopoles ces dernières années, les constructions bio-inspirées deviennent aujourd’hui une nécessité bien davantage qu’une utopie. Imitation du génie de la nature, transformation des villes en écosystèmes, des terrasses en terres agricoles et des tours en arbres, Vincent Callebaut, architecte belge, entend bien faire des projets une réalité et non pas un caprice de rêveur. Pour preuve, sa tour de 120 mètres a été inaugurée en janvier 2018 à Taipei. Elle est capable de se plier pour supporter les typhons et tremblements de terre, sans parler de ses 23 000 plantes et arbres répartis sur ses balcons qui peuvent stocker jusqu’à 135 tonnes de CO2 chaque année grâce à la photosynthèse.
La Tao Zhu Yin Yuan de Vincent Callebaut
La ville de Paris lui a demandé d’imaginer quelle forme prendrait sa métamorphose bio-inspirée et voici le résultat étonnant qu’il propose :
Paris en 2050, selon la vision de Callebaut ; Une ville plus dense, plus verte, dépolluée.
S’il vous plaît, dessine-moi le monde du futur
Pour rappel, 65% des écoliers d’aujourd’hui exerceront un métier qui n’existe pas. Ce chiffre assez impressionnant fait réagir les chercheurs et c’est ainsi qu’une équipe de AKQA, après avoir collecté les projections des intervenants à Davos, a défini six nouveaux métiers à l’avenir prometteur. Les noms de certains de ces métiers étant souvent assez indigestes pour le grand public, Florian de Gesincourt s’est vu confié la mission de réfléchir à l’apparence de ces métiers du futur afin de les illustrer. Le résultat ne laisse pas indifférent.
Recycleur de décharge – se charge de récupérer les matériaux existants afin de les réutiliser pour de nouvelles productions.
Ethicien en technologie publique – un chercheur chargé d’évaluer la qualité des nouvelles technologies afin de déterminer si elles peuvent, ou non, se déployer dans la sphère publique.
Conservateur d’Identité Nationale – se charge de scanner les monuments ou terrains relevant du patrimoine national, afin de les préserver à jamais dans une réserve digitale.
On souligne quand même les tons sombres choisis par l’artiste pour illustrer cet avenir et le léger brouillard qui surplombe ces images.
L’art des métiers improbables
La liste des métiers d’avenir a aussi le mérite de nous donner le sourire quand on tombe sur les perles que partagent avec nous l’agence américaine Sparks&Honey (Lien vers la liste). Parmi eux, le… désorganisateur professionnel (ou « expert en chaos organisé »). Sa mission ? Bousculer la hiérarchie d’une entreprise dans le but de créer une ambiance start-up plus intense et créative. Etonnant, on vous l’accorde.
Surprenant, toujours, le manager « funèbre » digital. Derrière ce nom aux accents morbides se cache en réalité une évidence : cette personne sera en charge de supprimer toutes les données nous concernant sur internet après notre mort. Il y a plus joyeux comme métier, nous en conviendrons, mais il demeure d’une importance fondamentale.
Enfin, c’est l’agent de Mème qui a retenu notre attention. En vous promenant sur votre fil d’actualité Facebook ou Twitter (ou ceux de vos enfants), vous avez déjà dû tomber sur des images humoristiques à tendance ironique comme celles-ci :
Grande mode sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années, ces images détournées (souvent issues de clips, de films de pop culture) décrivent des situations de la vie quotidienne ou détournent des phénomènes de masse avec humour (ça peut aller du petit chat mignon au plus lourd du cynisme et de l’humour noir). Ces mèmes sont désormais incontournables et commentent aussi régulièrement l’actualité – on se souvient, par exemple, de la vague de mèmes qui a envahi Twitter après le débat présidentiel qui opposait Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Cela étant dit, de nombreuses œuvres d’art sont également détournées sur les réseaux sociaux. Justement, l’Agent de Mème sera chargé de maximiser la valeur du mème en fonction de la personnalité affichée et protègera sa propriété intellectuelle.
En définitive, c’est en suivant l’actualité des nouvelles formes de diffusion de l’information que nous sommes le plus capables de projeter les métiers d’avenir. Celle ou celui qui travaillera demain devra savoir se frotter aux outils de l’IA et avoir intégré les enjeux de la transition écologique, certes. En filigrane cependant, je constate qu’une majorité des métiers du futur semblent être centrés autour d’une qualité profondément humaine : la communication.
Et vous, quels sont les métiers du futur que vous imaginez voir émerger ?[sharify]